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Juin 2011 : Colombie
Salsa, ambiance, joie et chaleur humaine, voilà ce que l’on s’attendait à trouver en Colombie. C’est autre chose que nous y avons découvert, ni mieux ni moins bien, simplement différent…
Paysages et population
Dans la partie Sud de la Colombie, la route suit le relief. Pour ne pas avoir visité la Russie, nous ne savons pas d’où vient l’appellation « montagnes russes » des fêtes foraines, mais nous serions tentés de la remplacer par celle de montagnes colombiennes ! Ca monte et ça descend à n’en plus pouvoir, sur des routes de fromage Emental, trouées et défoncées… Cela dit, les paysages sont beaux et souvent familiers pour ceux qui viennent de régions montagneuses et agricoles. Dans les villages, peu de réactions sur notre passage. Nous sommes surpris en revanche, depuis le Nord de l’Equateur, de constater la présence de villages à majorité noire et d’autres à prédominance indigène. Si tout semble bien se passer et que la mixité évolue, les zones d’habitation restent très distinctes.
C’est quand on s’arrête que les colombiens se dévoilent dans leur générosité, leur charme et leur gentillesse ; à plusieurs reprises on nous a offert ce que nous pensions acheter. Les gens sont doux et zen, souvent charismatiques ou lumineux. Ils possèdent une sorte de profondeur et de spiritualité naturelle qui est émouvante et attachante.
En ce qui concerne le voyage, la Colombie est plutôt sûre quand on reste sur l’axe principal. En revanche, on sent qu’il faut rester prudent, prévoir son trajet, se renseigner sur la situation dans certaines provinces, vérifier la faisabilité de se rendre dans telle région, sécuriser ses bivouacs. Sans être astreignant, ça réduit légèrement la liberté.
Sanctuario Las Lojas
Sur un viaduc à trois arches est construite une église, sanctuaire édifié en souvenir d’une fillette sourde et muette  qui aurait retrouver l’usage de la parole ici. Le lieu est magnifique et très prisé des pélerins.
Popayan
La ville blanche. Effectivement, elle est blanche, presque vierge même. Irait-on jusqu’à dire qu’elle est blanchâtre et sans intérêt ? Nous ne l’avons que trop rapidement parcourue pour le prétendre, mais nous ne sommes pas spécialement tombés sous son charme.
Laguna Cocha
Au Sud de Popayan, derrière quelques collines, se trouve un lac assez grand avec sur ses rives un petit village de pêcheurs. Quand on y arrive, on a l’impression de traverser un village champêtre helvétique, immédiatement séduits par les chalets, les géraniums et les couleurs des façades.
Silvia
Le village de Silvia regroupe des indigènes des montagnes voisines. En Colombie, contrairement à l’Equateur, on ne voit que peu de costumes dans les rues et villages que l’on traverse. Silvia est alors l’occasion de les découvrir.
Agua Tibias
A quelques kilomètres de Popayan, au fond d’une vallée d’Heidi, se terre un petit paradis : agua tibias. Des eaux thermales émergent de la montagne et emplissent quelques bassins, dont certains sont reliés par un tobogan vertigineux qui fait le bonheur des enfants ! L’endroit est idéal pour un bivouac en pleine nature, en compagnie des vaches dans les prés voisins et des étoiles pour la lumière. En bref, on a adoré !
Lago Calima
Au nord de Cali, nous avons roulé jusqu’au lac Calima, notre dernière destination en Colombie. Ce lac est l’un des plus venteux d’Amérique du Sud et Thierry et Max souhaitaient s’initier au kite-surf.
L’endroit est ravissant, le lac se découpe en de nombreuses petites baies. Nous nous installons dans un centre de sport nautique avec piscine pour quelques jours de repos. Depuis quelques temps, nous roulons considérablement et nous arrêtons peu. Le lac Calima sera donc l’occasion de nous poser. Les enfants profitent de la piscine et du lac, Véro et Thierry prennent le temps de naviguer… sur internet. Tant de questions se posent pour la suite…
Finalement, pas de kite ni planche à voile, hors budget pour l’instant et côte toujours douloureuse pour Thierry depuis le surf à Huanchaco au Pérou. Véro quant à elle fait une infection au doigt qui se soignera par antibiotique.
La Colombie
C’est donc une Colombie très tranquille que nous avons découverte. Souvent, les paysages nous ont rappelé la Suisse avec ses collines et montagnes, ses chalets, ses lacs, ses prés, ses vaches, sa discrétion. Il y a beaucoup de charme dans ce pays, comme chez ses habitants.
La pluie était souvent présente aussi et une journée de 24 heures passe aisément par 3 à 4 saisons au niveau du climat. Enfin, nous avons découvert qu’outre le café et les fleurs, qui sont les deux principaux produits légaux exportés, les plantations de yuca occupent une partie du territoire que nous avons parcouru. Le yuca se mange, on en fait de la farine et du pain. Mais le plus souvent, ce sont des farines pour cochon qui se produisent à partir du tronc de la plante et quand cette tambouille sèche au soleil, l’odeur...
Chemin parcouru
Vie à bord
Depuis quelques temps, nous sommes stressés, voire pressés… Ca ne nous plaît pas ! Plus nous additionnons les kilomètres et les jours, moins ça s’assemble. Il y a des choix à faire. L’itinéraire d’abord. Jusqu’où allons-nous en Colombie ? Par où redescendons–nous ? Et si l’on shippait depuis Cartagène en Colombie au lieu de redescendre jusqu’en Argentine ? Bien sûr, il y a la Bolivie qu’on raterait. Dommage. Trop dommage ? Oui, c’était une des choses dont on se réjouissait le plus sur ce continent. Donc on se refait le Pérou ? On peut aussi passer par le Brésil… De fil en aiguille et après plusieurs recherches sur internet, nous avons décidé de rebrousser chemin pour aller découvrir la Bolivie, poursuivre vers le Brésil et le Pentanal, les chutes d’Iguazu, puis l’Uruguay, d’où nous shipperons pour traverser l’Atlantique…
Et puis, il y a aussi les questions sur l’après… Depuis que nous sommes entrés dans la dernière année de ce voyage, les questions se pressent dans nos têtes. Du coup, nous avons instauré un nouveau conseil familial, le « et après ? ». En famille, nous exposons nos envies, nos rêves, nos craintes, nos désirs. Nous savons mieux ce que nous ne voulons pas que ce que nous voulons, c’est un début. Il y a tant de paramètres à prendre en compte… Se réunir ainsi et échanger nous fait du bien, le plus souvent. Les jours de pause au lac Calima nous ont aussi servi à cela. A reprendre les choses en main, les projets.
Depuis l’Argentine, nous avons décidé de faire école en roulant. Cela devait nous permettre de mieux gérer le temps, pensions-nous. En fait, cela nous permet surtout de rouler davantage et de rester conséquent. En Colombie, les enfants ont particulièrement souffert avec la route qui secoue la cellule dans tous les sens ; ils se sont montrés courageux. En procédant de la sorte, c’est quatre heures par jour qu’on gagne… Mais les gagne-t-on vraiment ? Depuis l’Argentine, nous sommes hors de notre rythme. Adieu les matinées de libres pour Véro ou Thierry quand l’autre fait école, envolé ce temps privilégié où chacun s’adonne à ce qui lui plaît, yoga, écriture, ballades, lecture. Fini la classe sur la plage et les récrés aérées. Le plus souvent, nous roulons. Au fil des semaines, cela nous fatigue. Nous devons rester vigilants et attentifs à cela aussi, si nous voulons profiter de ce que nous découvrons.
Enfin, il y a les petits soucis et les grands bonheurs qui touchent les proches, si loin du coup. Ici, un mariage qu’on attend depuis si longtemps et auquel nous n’assisterons pas… Là, un bébé… Là-bas, des angoisses qui minent la vie et nos bras trop courts pour embrasser celle qui en souffre… Le voyage c’est tout cela.
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