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Septembre 2011 : Brésil - Argentine - Uruguay
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C’est un véritable bouquet final que nous nous sommes offert sur le continent Sud Américain : les toucans du Pentanal, les chutes d’Iguazu, les baleines de Valdès, les perroquets de Viedma… Combien de fois avons-nous eu le souffle coupé par tant de couleurs et de grandeur ? Sur place, ce sont souvent les bruits, les silences et les respirations qui révèlent l’intensité de l’instant. Puissent les lignes qui suivent vous les faire entendre…
Brésil : du Pentanal aux chutes d’Iguazu.
Le Pentanal Brésilien, c’est une immense zone de marais dans laquelle on peut pénétrer en véhicule, plus ou moins profondément selon la saison et l’état de la piste. Nous y avons observé pourtant moins d’animaux que dans la partie Bolivienne et avons été surpris de constater que le long de la route nationale, la faune est autant sinon plus abondante. C’est là que nous avons vu par exemple les caïmans et les toucans en grand nombre.
 
Le Brésil, c’est aussi pour nous une nouvelle langue que nous ne maîtrisons pas. Très chantant, avec des oscillations et des intonations qui rappellent tantôt l’arabe, tantôt l’Asie du Sud-Est, le portugais nous a amusés autant que les Brésiliens, joviaux, souriants et accueillants.
 
La route qui nous mène aux chutes d’Iguazu traverse la province du Mato Grosso, qui fut il y a peu de temps, une forêt vierge. Il n’en reste rien. 5'000 m2 de forêt disparaissent chaque seconde, soit un terrain de foot toutes les 2 secondes. On traverse désormais d’immenses étendues de terres cultivées et surexploitées sans vergogne. Ici, le soja transgénique fait office de vedette nationale et les nouveaux empereurs s’appellent Do Santos, Cargill, Roundup et compagnie. Petit tour d’horizon.
 
Laissons un instant de côté le déboisement, dont l’ampleur est carrément hallucinante. Les terres déjà cultivées sont également rachetées, sinon spoliées, aux brésiliens et aujourd’hui aux paraguayens, par des américains, des chinois et des européens (dont la France en tête de liste) en manque de surface cultivable. Gare à ceux qui refusent de vendre ; des hélicoptères déversent alors des tonnes de produits néfastes sur les plantations non désirables, forçant les propriétaires à plier l’échine. Les plus résistants se font tout simplement déloger à coup de fusil et de massacres nocturnes, ce que tout le monde passe sous silence par craintes des représailles. Elle est belle l’agriculture contemporaine !
 
En un temps record, une poignée de multinationales mafieuses engrainent des profits records en produisant du soja, dont le seul but est de nourrir des vaches. Car c’est bien là le problème ! La consommation de viande ne cessant de croître, il faut nourrir les animaux qui deviendront des steaks, des filets ou des entrecôtes dans les assiettes et sur les grills. Or, fabriquer des steaks de viande avec des céréales est aussi absurde que de servir du pétrole dans un verre à vin.
 
Traverser cette région, nous donne l'occasion de partager avec vous une prise de conscience que nous avons faite au cours du voyage et qui motive aujourd'hui notre décision de manger végétarien.
 
Pour produire un kilo de viande en nourrissant les animaux de céréales, il faut environ 15'500 litres d’eau, soit l’équivalent de 42 ans de boisson potable pour une personne buvant 3 litres d’eau par jour. Avec 15 petits steaks de viande, on consomme donc plus d’eau potable qu’il nous en faut pour toute une vie…
 
Aujourd’hui, l’eau potable ne représente que 0,002% de toute l’eau présente sur terre, soit moins de 4 litres à l’échelle d’un bassin olympique. Imaginez le désastre, quand au niveau mondial, la moitié de cette eau potable est utilisée pour les animaux d’élevage. Mais les habitudes et les croyances sont ce qu’elles sont. Sans viande, pense-t-on, on ne peut se porter bien, elle seule apporte les protéines dont nous avons besoin. Sans entrer dans une leçon de nutrition, sachez que  les légumineuses, les champignons ou le soja justement apportent plus de protéines que la viande la plus dopée. Tout cela, sans antibiotique, sans colonisation et sans massacres humains pour s’arroger des surfaces cultivables.
 
Pour conclure, si revenir en arrière semble inconcevable, sachons au moins que la production actuelle de soja nourrirait 7 fois plus de monde si l’homme le consommait directement au lieu de le donner aux vaches. Malgré cela, ce sont 90 % de la production mondiale de soja qui vont aux animaux d’élevage et bientôt un milliard de personnes souffrant de malnutrition sur la planète.
Combien de temps encore, continuera-t-on alors à gaver de soja des vaches qui, soit-dit en passant, produisent autant sinon plus de gaz à effet de serre que nos pots d’échappement ? Combien de temps encore les hommes détruiront leurs estomacs, intestins et artères en les forçant à assimiler quantité de viande indigeste, tandis que sur la planète, 25’000 personnes meurent chaque jour de n’avoir rien à digérer ?
 
Bidonvilles
Nous avons traversé essentiellement des zones de campagne au Brésil et pourtant… A plusieurs reprises, nous avons aperçu au détour d’un pré des bidonvilles qui contrastaient fortement avec les villas et jardins engazonnés des environs. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas été confrontés à un tel clivage entre riches et démunis.
Parcs aux oiseaux, Iguazu
Du côté brésilien des chutes d’Iguazu, une immense volière permet d’approcher et de contempler tous les oiseaux aperçus sur la route et dans le Pentanal en particulier. Nous sommes restés fascinés par les toucans dont le bec semble avoir été peint par un artiste talentueux.
Chutes d’Iguazu
Il n’y a rien à dire… On reste bouche-bée devant le spectacle et muets devant le bruit assourdissant des trombes d’eau. Du côté brésilien, la visite est plus courte, mais il y a beaucoup moins de monde et une vue panoramique sur le site. Du côté argentin, on déambule au sommet, au milieu et au pied des chutes, en jouissant de points de vue variés et saisissants. Nous avons aimé les deux côtés sans préférence. Notons que le niveau d’eau était tel, qu’une partie de la passerelle menant à la gorge du diable avait été emportée une semaine avant notre visite. Et puis, nous avons été surpris de découvrir les coatis et leurs museaux pointus.
Argentine, province d’Entre-Rios
On nous avait averti : la police d’Entre-Rios est tatillonne. Entendez par là qu’elle est super casse-pompe, tout le temps présente et prête à tout pour encaisser quelques sous. Du coup, nous nous sommes équipés de tout le nécessaire et du superflu : 2 triangles de panne, bandes réfléchissantes sur les 4 faces du véhicule, sigle 90 à l’arrière, trousse de secours, extincteur et barre de remorquage. Qu’à cela ne tienne. Quand la police veut son argent, elle trouve toujours la faille. Et quand nous tenons à notre intégrité, nous trouvons toujours l’argument. En résumé, les seules choses à savoir sont :
- les véhicules étrangers ne sont pas tenus d’être équipés comme les véhicules locaux. Dès lors que le permis d’importation provisoire est décerné à la douane, le véhicule est reconnu conforme.  
- si par malchance un policier tient absolument à vous infliger sa multa, laissez-le faire, mais insistez pour procéder dans les règles de l’art. En Argentine, on ne paie jamais son amende au policier directement. Jamais ! On laisse ses papiers au poste, puis on se rend à la banque où l’on procède au versement de la somme. En présentant le reçu à la police, on récupère ses papiers. Le truc, c’est que tout cela n’intéresse pas la police qui ne voit pas la couleur de votre argent. Donc, dans tous les cas, elle vous laissera partir si vous déclarez simplement ne pas avoir d’argent liquide sur vous et être d’accord de payer à la banque grâce à votre carte bancaire…
 
Un peu pressés par le temps, nous pensions nous rendre directement en Uruguay depuis le Nord de l’Argentine. Et puis, lorsque nous nous sommes retrouvés devant le poste frontière et que nous avons découvert qu’un contrôle sanitaire interdisait de passer fruits, légumes, viandes, fromages et autres, nous avons regardé avec dépit les 25 kg d’orange et de mandarines que nous venions d’acheter. N’étant pas à un jour près, nous avons rebroussé chemin, le temps de s’installer au bord d’un lac pour presser nos fruits et nous régaler. Ce fut l’occasion de rencontrer des argentins du coin, dont cette femme qui ne cessait de s’enthousiasmer et de nous raconter la Suisse qu’elle avait eu tant de plaisir à visiter il y a quelques temps. Nous sommes tombés sur nos fesses, lorsqu’elle nous a parlé de Paudex, des vignes du Lavaux et de toute la région dans laquelle nous vivions et où habite son frère depuis une quinzaine d’années.
 
Le lendemain, nous avons décidé que nous n’étions finalement pas si pressés que cela… Nous avons mis le cap au Sud et visé la péninsule Valdès à 1'800 km de là, 3 jours de route…
 
Argentine, la Péninsule Valdès
Nous n’avons pas pu résister au chant des baleines… De Puerto Madryn, nous sommes d’abord allés à la playa Doradillo, puis la playa Canteras, juste à côté. Quel spectacle ! A peine arrivés, nous voyons des baleines sauter au loin. A Canteras, la plage plus pentue, permet aux baleines de la longer à marée haute, à quelques 10 mètres seulement du sable. Lise et Hervé, deux français en vadrouille sur le continent depuis 3 ans, nous ont tenu compagnie les quelques jours que nous sommes restés là.
Et puis, nous avions envie d’en voir plus. Nous sommes allés sur la péninsule Valdès, à la playa Pardellas. Le lieu est magique et désert. Nous sommes seuls à bivouaquer là, seule plage où le camping est autorisé sur la péninsule. Enfin, quand nous disons seuls, c’est sans compter les baleines, parce qu’elles aussi sont là. Par dizaines, toute la journée. Pas besoin d’attendre la marée haute. Elles sont dans toute la baie et assurent le spectacle en continu. On les entend souffler et grogner. On les voit sauter, sortir la queue, puis la tête et la queue. On voit les mères et leurs petits, des baleineaux albinos. Elles sont là qui longent le rocher à 5-6 mètres de nous, laissant leur queue gigantesque flotter à la surface. Souvent on imagine pouvoir les toucher en tendant la main. Alors surgit une tête sous nos yeux, juste assez près pour nous rappeler comment l’animal est énorme…
Après une excursion pour observer les éléphants de mer, nous étions sur le point de quitter la péninsule et passions à Puerto Pyramides pour récupérer notre lessive. C’est alors que nous rencontrons Kevin, Jonas, Jérôme et leur bouvier bernois Billy. Ce sont trois jeunes de Neuchâtel qui ont décidé de quitter la Suisse, comme le rappelle le titre de leur blog (onsebarre.e-monsite.com). Ils sont encore plus excités que nous par la rencontre. C’est que le TCS leur avait parlé de nous quand ils se sont renseignés pour le carnet de passage en douane. Du coup, ils nous suivaient depuis plusieurs mois et nourrissaient l’espoir de nous croiser sur le terrain. Ce fut chose faite, par le plus grand des hasards. Avec eux, nous avons rencontré aussi Alexia et Thieb, deux jeunes français et leurs deux molosses, partis pour une boucle d’une année en Amérique du Sud (nomadslifestyle.over-blog.com). Enfin, dans un van Mercedes rouge, Cécile et Quentin, qui souhaitent accomplir Terre de feu – Canada en un peu plus d’un an (entreparentheses.net). Du coup, nous avons guidé tout ce beau monde jusqu’à la playa Pardellas où nous sommes restés 2 jours de plus à contempler les cétacés… Quoi de mieux que de parler voyage, aventure et rêves, assis en tailleur en regardant passer les baleines à quelques mètres de nos pieds. Et puis, nous avons battu un record, celui du nombre de convives dans Casita. 13 ! Même pas peur ! Au point de prolonger la soirée par une partie de loup-garrou palpitante.
Un matin sans vent et sans vagues, Thierry prend son courage avec ses palmes et son masque et se jette à l’eau en caleçon… Expérience mémorable. D’abord parce que c’est trop, trop froid ! Ensuite, parce que l’animal est trop, trop gros ! Enfin, parce que la baleine avec laquelle il nageait n’était qu’un gros baleineau et que la mère est venue le protéger trop, trop vite… Mais quel bonheur ! Même si en définitive on voit moins bien sous l’eau que dehors, l’eau est un peu trouble et la peur brouille la vue davantage, sortir la tête de l’eau en même temps que la baleine et la voir flotter là à quelques mètres de soi est une expérience saisissante. Zoé gardera de l’instant le souvenir de son papa sortant de l’eau tout rose…
Viedma, El Condor
Sur le chemin du retour vers l’Uruguay, nous faisons escale à Viedma, puis surtout à El Condor où niche une colonie de perroquets, dans une immense falaise qui surplombe la mer.
Uruguay
Le passage de la douane se fait de manière remarquable. D’abord, il n’y pas de contrôle sanitaire en fait, ensuite, pour la première fois depuis notre départ, les douaniers des deux pays sont assis dans la même cabane et tamponnent les passeports l’un après l’autre. Une belle image, une organisation exemplaire.
 
Nous traversons l’Uruguay avec une escale à Mercedes,  puis jusqu’à Montevideo. Sous un ciel lourd, nous découvrons des hectares de terres agricoles, planes et quasi inhabitées. Le pays est calme, ses habitants très accueillants, curieux et intéressés. La capitale Montevideo est facile d’accès, la circulation y est modérée. Nous parcourons ensuite quelques kilomètres le long de la côte en direction de Punta del Este. La mer est brune, mais le bivouac aisé et paisible. A plusieurs égards, ce pays fait penser à la Suisse, c’est d’ailleurs ainsi qu’elle est baptisée sur le continent. Tranquilité, sécurité, intégrité. Est-ce là une réputation méritée ? La question se pose tant pour l’Uruguay que pour la Suisse, il n’empêche qu’ici, tout est calme. Presque trop calme d’ailleurs. Le samedi après-midi les magasins se ferment, les rues se vident. D’ailleurs elles sont rarement pleines. Même à l’occasion de la Gay Pride que nous avons eu la surprise de voir défiler sous les fenêtres de notre hôtel, la foule n’excède pas 3'000 personnes. A noter également, qu’aucune présence policière n’escorte le cortège. La circulation se gère par elle-même, les véhicules contournant la manifestation en déviant leur parcours de 2 pâtés de maison. Du coup, il n’y a pas grand chose à faire ici et peu à voir.
La vie se déroule sur le modèle européen. Les gens sont pressés et ressemblent aux gens du vieux continent. En bref, tout cela manque cruellement d’exotisme, mais ce n’est pas pour le dépaysement que nous venions en Uruguay.
 
Nous avions décidé de shipper d’ici, pour éviter les douanes corrompues de Buenos Aires. Nous ne le regrettons pas. Tout s’est passé en douceur et sans difficulté. Les tarifs annoncés sont respectés, aucune complication administrative ne jonche le parcours et nous avons pu wrapper Casita avant de la mettre dans son container. Du coup, nous sommes une nouvelle fois à pied, pour 30 jours.
 
Ce n’est pas cela qui nous a empêchés de fêter l’anniversaire de Sam et de planter 11 bougies dans autant de pâtisseries.
 
A suivre
Nous venons d’arriver à Buenos Aires…
Mises à jour :
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Chemin parcouru :
Argentine, province de Missiones
Dans la province argentine de Missiones, les paysages n’ont plus rien à voir avec les cultures de céréales brésiliennes. Ici, ce sont les plantations de pins et d’eucalyptus qui recouvrent les terres, refuge de centaines de milliers d’européens immigrés. A Oberà se célébrait la fête des immigrants justement. Une aubaine que n’a pas manqué de nous signaler un immigrant suisse, qui a fait demi-tour lorsqu’il a vu nos plaques, pour nous inviter à y participer. Nous avons assisté au cortège et regardé avec amusement défiler chaque communauté en costume traditionnel. Les Suisses sonnaient les cloches d’alpage, les allemands distribuaient de la bière, les Ukrainiens, en très grand nombre, mettaient l’ambiance, les Espagnols passèrent presqu’inaperçus les arabes dansaient au son des percussions et d'autres communautés comme les lao paradaient en toute simplicité. A la tête de chaque groupe, une miss saluait la foule avec l’espoir de remporter le titre de « Miss immigrante »… Quel contraste avec le monde que nous parcourons depuis 3 ans maintenant !!
Nous 6
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