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Juin 2011 : Equateur
De la frontière à Quayaquil
Entrés dans le pays par la douane de Machala, nous avons pris la direction de Guayaquil. Aussitôt, en empruntant une petite piste cahotique qui devait nous conduire vers un bain thermal relaxant, nous avons plongé dans les coulisses de notre univers quotidien. Ici, à l’abri des palmiers, pousse le cacao dans ses cosses bordeaux, avant d’être expédié, fondu et remodelé dans nos chocolateries. Là se cultivent, se récoltent, s’emballent et s’étiquettent les bananes Chiquita vendues 5 dollars le carton, dont nous découvrons sa première vocation avant de servir aux déménagements… C’est fascinant. Dans une brousse aux milles sons, nous pénétrons dans les entrailles du monde que nous connaissons, là où tout se mélange et croît à l’unisson.
Cela devait nous prendre 20 minutes pour parvenir aux bassins d’eaux thermales, selon les personnes locales. Effectivement, lorsque nous y arrivons, l’aiguille des minutes a avancé de 20 minutes… mais celle des heures a bizarrement sauté d’un cran vers l’avant ! En Equateur, les distances sont aléatoires et le plus souvent personne ne sait vraiment ni la distance ni le temps nécessaire pour se rendre d’un endroit à un autre. En dehors des grandes villes, la vie se déroule au rythme nonchalant des habitants, on prend le temps.
C’est dans cette atmosphère simple et saine, que nous profitons donc d’une sorte de piscine d’eau tiède, aux bords d’une rivière et loin de tout le reste… jusqu’à ce que les enfants découvrent, dissimulée sous une pierre, une grosse et velue mygale beige et noire ! Le soir, la fête bat son plein devant une baraque voisine.
L’Equateur c’est des couleurs, des hauteurs et du bonheur. Du cœur de la jungle à celui des villes, l’Equateur nous a réservé plusieurs coups de cœur et dévoilés quelques secrets que nous vous révélons dans les lignes qui suivent.
Bains St Vincent
Sans nous arrêter à Guayaquil, nous prenons la direction de la côte Pacifique. Aux thermes de Saint Vincent nous nous accordons une nouvelle étape de relaxation et de décrassage… si l’on ose dire ! En fait de bain, c’est dans la boue que nous plongeons pour commencer. Le fond du bassin est glissant, vaseux et dégueu… La boue comble les interstices entre les orteils, on s’enfonce et perd l’équilibre en même temps que notre sérieux ! A la surface de l’eau, des bulles témoignent des effets actifs de la substance plus que de sa chaleur, inexistante. Nous nous couvrons finalement de boue de la tête aux pieds. En principe, sécher au soleil devait apporter la sensation d’une carapace, mais le soleil étant absent, nous passons directement à la douche, puis aux bassins d’eau très, très chaude.
Otavalo
La ville des marchés et des couleurs ! Toutes les rues ou presque sont emplies d’étals d’artisanats, de vêtements, de légumes et autres marchandises en tout genre. Les costumes traditionnels sont superbes tout comme ceux qui les portent. Nous passons la journée à déambuler dans les ruelles encombrées, Sam et Zoé en profitant pour achter des cadeaux aux quatre autres.
De la côte Pacifique à Otavalo
Nous longeons un bout la côte, sous les nuages et la bruine. Puis, de Manta nous prenons la direction de Quevedo et de Sto Domingo, en traversant le massif de Chindul. Les paysages sont sublimes et nous rappellent ceux du Laos. Nous y voyons des baraques en bois, quelques hamacs, des forêts denses et verdoyantes, des villages et hameaux où les gens nous apostrophent avec gaieté. Nous passons la nuit dans l’un de ces petits pueblito. A notre arrivée, la population nous prend pour un cirque et les gens sont quelque peu déçus en ne découvrant qu’une famille. Néanmoins, des enfants restent et le jeu se met en place rapidement. Le lendemain matin, nous chargeons à bord un panier empli de frutis exotiques que les habitants nous offrent.
Colombie
De là, nous partons pour une boucle en Colombie, dont le récit se trouve ici.
 
L’Oriente : Baños – Puyo - Tena
De retour en Equateur, nous avons visité l’Oriente, la partie basse et amazonienne de l’Equateur. A Baños, Loane et Zoé se font une copine et une fois de plus nous profitons de bains thermaux. Décidément les Andes  et leurs volcans sont merveilleuses pour cela, du Sud du Chili jusqu’en Colombie, nous avons régulièrement profité des sources chaudes pour passer du bon temps et prendre des bains savoureux.
Sur la route sinueuse qui conduit à Puyo, le paysage est à nouveau magnifique. Forêt tropicale, cascades, rivières, gorges et reliefs se succèdent dans un nuancé de verts étonnant. Nous testons le téléphérique local qui permet de passer d’une rive à l’autre en surplombant les chutes d’eau. Une fois à Puyo, nous prenons la direction de Tena, en cherchant en vain une réserve animalière où nous voulions observer les singes. Peu importe, nous nous installons finalement au bord d’une rivière, dans la forêt amazonienne. Comme seuls au monde, nous restons 2 jours à nous baigner, manger des crêpes cuites au feu de bois, nous détendre et profiter de la nature vierge.
Les enfants repèrent un rocher au milieu des rapides sur lequel ils s’installent et jouent toute la journée. Fait de creux et de bosses, ce petit îlot se transforme en tobogan naturel. Le lendemain, en utilisant notre chambre à air de secours comme bouée, nous nous amusons à descendre les rapides, jusqu’à ce que Sam n’abandonne un petit morceau de dent au fond de la rivière… Rien de grave heureusement.
Ambato, Riobamba et Cajabamba
Sur la route, nous croisons brièvement les Est en Ouest, la famille rencontrée à Atacama. De retour des Galapagos, ils entament leur dernière semaine de voyage en compagnie d’une autre famille avec laquelle ils effectueront le vol retour. Nous restons quelques minutes sur le trottoir à échanger nos expériences et nous souhaiter tout le meilleur réciproquement. En les quittant nos cœurs se serrent… Le retour ? Waouh ! Déjà.
Avant de retrouver la panaméricaine en direction du Sud, Thierry mène la famille « Ambato » pendant quelques heures, en se perdant à plusieurs reprises autour de cette ville aux innombrables détours sans panneau de direction !!
En raison d’une coulée de boue qui coupe la route d’accès à la laguna Quilotoa, nous changeons de programme et rejoignons Riobamba et Cajabamba pour leur jour de marché. Ces deux villes nous offrent un spectacle de toute beauté une fois de plus, en particulier la seconde, où se presse une foule descendue des montagnes voisines pour vendre ses marchandises, acheter le nécessaire et animer les ruelles de la ville. Nous errons parmis les gens, en riant ici d’un cochon qui couine solidement arimé sur le dos d’une vieille femme ou là d’un autre qui refuse d’avancer et se fait traîner sur les pavés.
Cuenca
Voilà notre coup de cœur citadin depuis le début du voyage ! Incroyable. Nous qui n’aimons en général pas les villes, nous avons craqué pour cette grande petite ville. Où que l’on aille, tout est joli. Les rues sont pavées, les maisons pleines de charme, les églises poussent à chaque coin de rue sans opresser quiconque. La circulation y est vraiment supportable et l’animation existante. Où que l’on regarde, on découvre une jolie rue et à son extrémité, un dégagement sur la nature et les forêts environnantes. En contrebas de la vieille ville coulent quatre rivières. Nous en avons longé une avant de nous poser un après-midi dans un grand parc vert. Et puis, nous avons fait un petit tour du côté du musée de la culture arborigène.
Inquiets pour les dents que Sam a fendues dans la jungle, nous avons profité de faire un contrôle chez le dentiste pour toute la famille. En ressortant de son détartrage, Zoé nous a fait rire : ça sentait le cramé dans sa bouche !
Loja et Vilcabamba
Nous nous arrêtons un après-midi à Loja, l’occasion pour les enfants de jouer dans un grand parc gratuit avec châteaux de princesse, pédalos et autres.
A l’époque, on vivait vieux à Vilcabamba, très vieux même, puisqu’il paraît que certaines personnes ont atteint 160 ans. Dans ce village au Sud de Loja, l’atmosphère est très agréable. L’altitude modérée offre un climat sain et chaud où il fait bon séjourner. Du coup, les étrangers sont de plus en plus nombreux à s’y installer, sans que cela ne déséquilibre l’endroit.
Les enfants ont profité d’une ballade de quelques heures à dos de cheval, tandis que Thierry a pris quelques nouvelles professionnelles de Suisse. Avant de partir nous avons eu la chance de rencontrer Chantal et Jacques, deux québécois oubliés par leur agent immobilier alors qu’ils s’apprêtaient à visiter quelques propriétés pour s’installer éventuellement dans le coin. Au fil de la discussion, les affinités se trouvent très rapidement. Les idées fusent et nous nous inspirons mutuellement, simplement en verbalisant nos manières de voir le monde et la vie. En les quittant, nous nous demandons s’ils s’installeront là. Nous ne serions pas étonnés de les croiser un jour sur les routes du monde un jour d’hiver canadien…
Catamayo
Catamayo n’est qu’une petite bourgade sans grand intérêt sur la route vers la frontière péruvienne. Nous avons atteri là à la tombée de la nuit et avons choisi de bivouaquer à côté du chapiteau d’un cirque équatorien. Visite de Casita par la troupe d’artistes, échanges vifs et emportés. Le lendemain, impossible de s’en aller sans voir le spectacle. Du coup, nous restons sur place toute la journée. La troupe est en fait une famille avec six filles et un garçon, ce qui permet à chacun de nos enfants d’avoir sa copine. Pour Zoé, cela devient la routine, pour Max, c’est nouveau…
En cours de journée, Véro ressort son nécessaire de maquillage et s’en donne à cœur-joie, retrouvant sans difficulté habileté et talent. Plus tard, les enfants embarqueront à l’arrière du pick-up pour une virée promotionnelle à travers les rues du village et de toute la région. Le soir, le spectacle a fonctionné et nous avons ri gaiement avec les clowns, ce qui ne nous était plus arrivé depuis longtemps au cirque.
L’Equateur
Avant d’y venir, Thierry était un peu sceptique et plein de préjugés face à la monnaie nationale. Le dollar américain utilisé ici semble en effet aussi décalé que le seraient des roupies indiennes en Angleterre. Comment conserver charme et authenticité en sacrifiant sa monnaie nationale et en adoptant la plus impersonnelle du monde ? Eh bien, expérience faite, nous avons beaucoup aimé ce pays.
Authentique, coloré, chaud et chaleureux, l’Equateur semble vivre à son rythme et dans le respect des traditions. La vie s’y déroule comme le long d’un fleuve tranquille, les gens ne se bousculant guère, on a le temps d’apprécier et de savourer chaque détails que nos yeux peuvent saisir. Des costumes vus et revus en photo, nous remarquons qu’ils se portent massivement et avec classe.
Les arbres, les forêts et les plantations à flanc de montagne sont aussi séduisantes que les ciels sont surprenants. Les nuages blancs, gris ou noirs les décorent et embellissent les photos. Les volcans en revanche sont extrêmement pudiques et nous n’en avons découvert que les noms, leur sommet se dissimulant dans les épaisses couches nébuleuses.
En résumé, il y a du monde et pourtant tout est calme, paisible et reposant. Egalement très propre et très soigné, ce pays offre beaucoup de diversité et de liberté. Les indigènes ne sont pas des attractions touristiques, mais bien des habitants du pays, intégrés et respectés. Récemment, le nouveau gouvernement a multiplié les efforts pour les familles et l’éducation. Désormais l’horaire d’école sera prolongé jusqu’à 15h au lieu de 12h30 et les repas des élèves seront intégralement financés. Des allocations sont aussi attribuées aux mères.
En bref, nous n’avons eu que des bonnes surprises et même les jeux de cache-cache du soleil n’ont pas su modérer notre enthousiasme.
Chemin parcouru
Clin d’oeil
Récemment, Sam s’est découvert un talent pour le dessin. A main levée, il recopie les membres de la famille Simpson, en respectant les proportions quelle que soit la taille de sa reproduction. Son trait est incroyablement stable et confiant, ce qui a la vertu d’impressionner toute la famille qui ne manque pas de le féliciter. Du coup, son estime de lui grimpe en flèche et c’est beau à voir !
Récemment aussi, Thierry a achevé l’écriture d’un roman. Commence donc pour lui la recherche d’un éditeur. Toute piste de votre part en ce sens sera considérée avec reconnaissance…
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