Au début, Thierry pensait que le problème venait de la pompe à diesel, endommagée probablement par un carburant encrassé et coupé à l’eau que nous avions eu en Chine. A Santiago, on nous a orientés sur un problème de brûleur. Nous l’avons donc remplacé en en faisant venir un d’Allemagne. Au moment de tester, c’est le ventilateur qui a rendu l’âme. Nouvelle pièce à importer... Nouveaux délais. Vous comprendrez donc qu’en réalisant que le ventilateur pouvait être réparé au lieu d’être changé, nous ayons vu rouge. Que pensez-vous que nous ayons pensé quand on a découvert que le seul vrai problème était lié à la pompe et que son tarif était purement prohibitif ? Nous avons vu la vie en rose ! D’abord parce que la chance a placé sur notre chemin une personne qui possédait une pompe d’occasion jamais utilisée et que nous avons pu acheter à moitié prix. Ensuite, parce que sans cette erreur de diagnostic et les délais d’importation, nous n’aurions pas parcouru la côte et n’aurions pas rencontré Cecilia, Luchin et leurs enfants... Que signifie perdre son temps, quand on gagne des amis ?
C’est ainsi, que de lac en forêt, de vergers en prairies, de collines en plage, de volcans en plaines, nous gagnons progressivement Puerto Montt, en découvrant tout au long du parcours des lieux tantôt bondés tantôt paisibles et magnifiques. C’est à Panguipulli que nous avons vécu notre premier tremblement de terre d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter. Confortablement installés dans Casita, nous sentons le véhicule bouger et tanguer comme il en a l’habitude lorsque nous nous activons à l’intérieur. Ce n’est qu’au moment où nous réalisons que nous sommes tous les six tranquillement assis, que nous comprenons que les mouvements proviennent de la terre. Cela a duré environ 30 secondes, suffisamment pour mesurer combien le phénomène est inquiétant et déroutant. Il faudra plusieurs heures à nos estomacs et nos esprits pour retrouver leur calme. Nous imaginons mieux l’enfer qu’ont vécu les chiliens en février 2010, lorsque la terre a tremblé plus de trois minutes au niveau 9 de Richter.
Ce fut chose faite donc à Santiago où nous les avons retrouvés les membres de la famille hormis Sofìa, malheureusement en vacances à Temuco. En revanche, les enfants ont fait la connaissance d’une autre copine en la personne de Rocìo, la soeur d’Eloisa. En leur compagnie nous avons passé 4 jours merveilleux dans la capitale. Stationnés devant chez eux, nous avons partagé des moments magiques et émouvants. Si nous avons en général savouré les spécialités culinaires chiliennes préparées avec attention par Cecilia, nous avons aussi organisé une soirée lasagne dans Casita. Passer quelques heures dans notre environnement a permis à toute la famille de s’imprégner davantage de l’ambiance du voyage. Aucun doute, le rêve vient de se transformer en projet dans leur esprit. Nous aimons ces instants subtils où le partage de notre expérience suffit à inspirer et initier le mouvement. Eux aussi ont nourri notre imagination, en nous décrivant la manière dont ils participent au projet « Un techo para Chile », par lequel on offre une maison à une famille défavorisée, en en payant le prix et en la bâtissant avec les bénéficiaires. Les photos et les mots sont riches d’émotions, comme quand aider rime avec agir plutôt qu’avec donner seulement !
Janvier-Février 2011 : Chili partie centrale
Impressions générales Dès les premières rencontres, nous sommes surpris de constater combien de Chiliens ont des liens plus ou moins directs avec la Suisse. Ils sont nombreux à avoir de la famille dans notre pays ou à l’avoir visité. Nous l’avons dit ci-dessus, même les paysages semblent partager les mêmes origines que ceux de nos contrées. Par chance, nous les découvrons en plein été austral. Ici, les grandes vacances d’été vont du 15 décembre à fin février. Nous n’avions pas imaginé combien le terme d’été austral était à ce point révélateur du climat et de la saison qui s’installe ici, quand en Suisse on se presse sur les pentes enneigées. Les journées sont longues et le ciel d’un bleu limpide, avec des températures entre 28° et 35°C. En même temps, lorsqu’il pleut, la température chute brutalement à 15°C. Au niveau des cultures, le maïs et le blé sont mûrs, tandis qu’en ce qui concerne les fruits, les abricots, les pêches, les fraises, les prunes, le raisin et enfin les framboises ont trouvé le chemin de nos papilles émues. Nous en avons consommé des kilos avec euphorie ! Encore une fois, le voyage nous permet de savourer ces plaisirs rendus banals quand on y accède chaque mois d’août, sans avoir eu le temps de les regretter. Dans ce registre, le fromage de chèvre nous a fait tourner la tête.

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De Valparaiso, nous sommes remontés le long de la côte pacifique, jusqu’à La Serena. Si les premiers kilomètres font peur à voir tant ils ressemblent à la Costa Brava espagnole, la route offre rapidement un spectacle plus sauvage, laissant découvrir ici quelques falaises sur lesquelles l’océan fracasse ses vagues et là de longues plages et dunes où souffle le vent du large.
 
Plus loin sur la route, nous fuyons une fois de plus la foule des chutes du Rio Laja et empruntons une piste sur quelques 15 km pour nous installer au bord d’une large rivière qui sera l’endroit parfait pour fêter les 14 ans de Max.
Le mot chili vient de changer de sens dans nos esprits... Auparavant, il désignait quelque chose de rouge ou vert, frais ou séché, apportant un goût épicé ou franchement fort à une sauce. Désormais, il représente un pays qui satisfait tous les goûts. Nous avons parcouru pour l’instant la partie centrale du pays et déjà la diversité du climat, de la végétation et des paysages nous frappe. Du sec et chaud de Santiago au vert et frais de la région des lacs, nous avons rencontré des environnements variés, des personnes chaleureuses et serviables et des plats nouveaux à base de produits connus. Ici, tout semble à la fois familier et dépaysant...
 
Notre bivouac à Ritoque fut particulièrement réussi, sur une plage à l’ambiance familiale et décontractée. Zoé, Sam, Loane et Thierry y ont participé à un ancien rituel amérindien, le Temascal. Afin de remercier la terre nourricière et de se nettoyer le corps et l’esprit, on pratique une sorte de sauna sous tente qui se déroule en quatre étapes, chacune d’entre elle étant dédiée à un point cardinal et un élément naturel. Au son des chants, des percussions et des prières improvisées, nous avons passé ensemble un moment unique au coeur d’une communauté simple et sympa qui nous avait spontanément invités en nous rencontrant sur la plage.
L’eau et l’air de l’océan restant plus que frais pour nos corps encore habitués aux températures clémentes de l’Asie, nous sommes entrés davantage dans les terres à la hauteur de La Serena. En remontant dans la vallée de l’Elqui, nous avons découvert des hectares de vignes et profité de bivouacs les roues dans l’eau sur les berges de la rivière. Nous avons profité de visiter une fabrique de Pisco, sorte de liqueur douce à 35-40% à base de raisin, particulièrement bonne dans sa version pisco sour avec jus de citron et sucre.
A Santiago, nous avons rejoint nos nouveaux amis rencontrés deux semaines plus tôt à La Laguna au bord de la mer. En découvrant notre Casita sur le bord de la plage, Cecilia avait eu les yeux pétillants des scintillements de l’envie et de l’émerveillement. Depuis des années elle rêve de voyager en camping-car pour relier le Chili à l’Alaska. Elle nous avait invité à manger le soir et nous avions fait la connaissance de toute la famille : son mari Luchin et les enfants Lucas (16 ans), Sofìa (14 ans) et Antonia (12 ans) et leurs amis Trini, Eloisa et Camillo. C’est là que nous avions dégusté notre premier pisco sour ! En les quittant, nous avions tous les yeux qui brillaient de l’envie de nous revoir.
Chemin parcouru
Nous préférons nous éloigner de ces centres touristiques et optons pour divers bivouacs en forêts ou en bord de rivière. A quelques kilomètres de Pucon, nous passons une merveilleuse soirée aux thermes de Los Pozones. Sous le ciel étoilé, nous trempons dans les eaux chaudes de petits bassins joliment aménagés le long d’une rivière glacée.
Et puis, il y a les chileno, serviables, amusants, au sens de l’humour agréable et emprunts de culture poétique et picturale. Des chileno gourmands de la vie et des bonnes choses au point de manger les « s » de leurs mots et de rendre l’espagnol « ma o meno » compréhensible à nos oreilles encore novices.
 
Et nous ? Nous vous l’avions dit, nous avions besoin de remettre en état certaines choses avant de prendre la route. C’est chose faite. A la Serena, nous avons fait le service complet Iveco. Et puis, nous avions des problèmes avec notre chauffage Webasto.
Nos enfants ont profité de chaque seconde passée avec leurs amis. Dans un espagnol agrémenté de plus en plus rarement de quelques mots d’anglais, ils ont raconté, appris, écouté et partagé. Ils ont ri et joué, regardé des films dans diverses langues et sous-titrées dans d’autres... Entre eux, comme entre adultes, les rites et les coutumes sont simples. On sait comment se tenir, comment interagir. On ne se pose pas de question, on ne craint pas d’offenser nos hôtes ni de commettre l’erreur diplomatique. Les cultures sont similaires, entre chiliens et suisses, il n’y a pas de barrière. Même la langue nous devient familière au fil des jours passés à la pratiquer intensément. Tout est simple et évident.
Assister à la frénésie des vacances d’été fut aussi un spectacle quasi insolite. Depuis plus de deux ans, nous voyageons hors saison, hors rythme. Découvrir la joie des vacanciers, les tenues de saison, les jeunes qui s’amusent, les salariés qui se reposent... C’est cela aussi le bonheur. Faut-il partir loin et longtemps pour s’en rendre compte ? A vous de nous le dire quand vous goûterez vos premières cerises, vos premiers rayons de soleil chauds et vos premiers bains enthousiastes dans un Léman bordé de vignes vertes. Avant cela, vous aurez vu fondre la neige, fleurir les jardins et verdir les arbres... Avant encore, vous aurez savouré la liberté en dévalant les pentes enneigées ou en contemplant en altitude le spectacle des vallées noyées sous le stratus... Outre les paysages, le style et le coût de la vie nous rappellent aussi celui de nos origines. Même si le niveau des prix n’est pas celui de l’Europe, pour un voyage comme le nôtre, le Chili est cher. Pourquoi partir si loin nous direz vous, si c’est pour retrouver tout ce qu’on a chez nous ? Parce que malgré les grandes ressemblances que nous avons mentionnées, il y a dans les détails, des différences qui séduisent, qui enrichissent. Parmi les montagnes, se dressent des volcans. Le maïs se moud frais et non séché, ce qui donne au lieu d’une polenta, des humitas savoureux. Les abricots secs se mangent trempés dans l’eau et accompagnés de grains de blé gonflés gorgés du jus que le fruit parfume : huesillos con mote. Le raisin donne du vin... et du pisco. Sans même aller dans les extrêmes Sud et Nord, les paysages sont contrastés.
Ensemble nous avons visité Santiago, ses collines panoramiques et l’originale et inspirante maison de Pablo Neruda. Au-delà des visites et des découvertes, c’est une véritable intégration qui nous a été offerte. Ainsi, chaque jour un nouveau frère de Cecilia est venu nous rencontrer. Entre nous tous, l’amitié s’est nouée aussi fortement que les coeurs au moment de nous séparer. Les bras et les soutes chargés de cadeaux, livres et bouteilles inclus, nous avons laissé les larmes exprimer seules ce que nos gorges serrées ne laissaient plus sortir...
L’itinéraire et quelques bivouacs
Valparaiso est le port le plus important du Chili. Cela n’empêche pas à la ville d’avoir son charme. Bâtie sur des collines côte à côte face à l’océan, ses maisons sont colorées et ses murs souvent recouverts de fresques. Les artistes peintres se disséminent dans la cité et les ruelles en pente offrent des panoramas splendides sur l’horizon.
Voilà déjà deux semaines que nous avons repris la route et pourtant nous ressentons encore la tristesse de les avoir quittés. Nous avons ensuite mis le cap au Sud. La région des lacs que nous avons traversée est surprenante. Garnie de forêts et de prairies, elle offre des paysages rappelant les campagnes européennes. Les villes de Villarica et de Pucon sont des stations touristiques à forte fréquentation, dont les constructions en bois abritent d’innombrables boutiques chic. Les rives des lacs sont couvertes de sable noir sur lequel se pressent les vacanciers.
Plus loin sur la route, en reprenant la direction de Santiago, la vigne a cédé la place aux cactus, dont certains sont magnifiquement ornés de fleurs.
La nuit, à l’observatoire Mamaluca, nous avons tourné les yeux vers le ciel et découvert de nouvelles constellations, dont la croix du Sud qui permet de s’orienter dans cette partie du monde. Après cette visite, nous avons téléchargé un logiciel gratuit et super sympa pour ceux qui sont intéressés par l’univers : stellarium.org
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