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Nous avons traversé la Syrie et la  Jordanie pendant un mois de décembre particulièrement calme et reposant, loin de la frénésie de Noël et du stress de  fin d’année. Cela nous a permis de découvrir des sites, certes, mais aussi et surtout des gens, des peuples, une histoire et une actualité qui prend une autre dimension que lorsqu’on la suit à la télévision. Voici donc comme d’habitude, le récit de nos rencontres et expériences.
 
La Syrie et la Jordanie dans les grandes lignes
 
Coût de la vie
Le salaire moyen dans ces 2 pays tourne autour de 150-200 euros par mois. Cela donne tout de suite le ton. A titre d’exemple, le litre de diesel coûte 30 centimes d’euro et le kilo de pain 20 centimes d’euro. Pour en savoir plus, cliquez sur : Infos pratiques
 
Circulation
En Syrie, on roule à l’arabe : phares éteints la nuit, priorité au plus gros ou plus courageux. Ici, sans klaxon, on s’arrête au bord de la route, car personne ne ferait attention à vous. Autant le dire, c’est sport, rigolo et fatigant ! La police nous a aidés plusieurs fois, par exemple en arrêtant toute la  circulation pour nous permettre de faire demi-tour en franchissant 2 lignes blanches si nécessaire. La police est là pour aider le touriste et traquer le citoyen.
 
En Jordanie, précisons pour commencer qu'aucune modification n’est autorisée sur une voiture. Par exemple, une personne qui changerait ses hauts-parleurs est susceptible de recevoir une  amende de 100 US dollars. Côté conduite, par contre, on circule à la  Suisse. Les phares sont allumés la nuit, les feux sont respectés, les priorités aussi, on laisse même traverser les piétons... Seule particularité : on ne voit aucun 2 roues. La raison en est simple, ils ont été tout bonnement interdits pendant des années avant d’être réintroduits récemment, mais avec l’obligation de passer un permis de conduire, ce qui n’est pas accessible à tous… (Voir ci-dessous).
 
Religion
La loi de la religion est dans une grande mesure identique à celles du pays. Ici, on nous précise souvent : « notre religion dit… ». Ainsi, par exemple, l’islam interdit d’être athée. A la question : « pourquoi ne mangez-vous pas de cochon ? », on nous a répondu : « tu mangerais du rat toi ? ». Voilà une manière limpide de nous faire comprendre une simple différence culturelle !
Par ailleurs l’islam autorise un homme à épouser 4 femmes au maximum, mais seulement à certaines conditions : il doit y avoir une raison pour se remarier (p.ex. la stérilité de la première épouse), l’homme doit continuer à vivre avec chacune, les honorer et les traiter toutes avec le même respect.
 
L’islam reconnaît l’existence d’Abraham et par voie de conséquence, celle de ses descendants, donc Jésus, Moïse, David et les autres. Elle nous apparaît au fil de nos discussions très tolérante et sociale… dans ses intentions en tout cas.
 
Les droits de l’homme
En entrant en Jordanie, nous avons lu que 40 % de la population est palestinienne. Plus tard on a appris qu’il y a eu deux grandes vagues d’immigration : la première en 1948 juste après la création de l’état d’Israël et la seconde en 1967 à l’issue de la guerre  des 6 jours, le 3ème conflit israélo-arabe. Aujourd’hui, les immigrés de 1948 ont un obtenu le passeport Jordanien, mais pas les mêmes droits que les Jordaniens de pure souche. On parle ici de 1ère et 2ème classe : seuls les Jordaniens d’origine jordanienne ont le droit d’être élus, de voter ou d’accéder aux postes gouvernementaux. Un Jordanien de 2ème classe ne peut pas être engagé dans l’armée par contre. Les immigrés de 1967 forment la 3ème classe : il n’ont pas de passeport jordanien et pas le  droit de passer le permis de conduire, par exemple…  Actuellement, 85 % de la population est d’origine palestinienne, avec ou sans passeport jordanien. Ils vivent en Jordanie bien mieux qu’en Israël, mais néanmoins, leurs droits sont fortement restreints.
 
Douanes
A notre entrée en Syrie, nous avions des dollars pour les visas. Le douanier les a refusés et nous a demandé des euros. Après d’innombrables péripéties pour s’en sortir, nous rencontrons Miroslav et Katja qui voyagent en vélo : le douanier venait de leur refuser leurs euros en exigeant des… dollars ! Nous avons préféré en rire tous ensemble !
 
Pour entrer en Jordanie, il nous manquait 1 JD (1 JD = 1 dynar jordanien = 1€)  pour payer la taxe véhicule. C’est finalement un Jordanien qui nous a donné 20 JD, furax contre son pays et l’incapacité des gens à aider autrui.
Pour en savoir plus sur les modalités de douanes concrètes en Syrie et Jordanie, cliquez sur : Infos pratiques
 
Les sites
Nous avons vu de très, très beaux sites. Dans notre cœur, c’est Palmyre qui a laissé le meilleur souvenir. Palmyre, c’est une oasis dans le désert Syrien. On l’appelle Tadmor en arabe (mais on ne les voit pas… heureusement !). Ce site est magique parce qu’on peut y circuler librement, à pied, en voiture, à dos de chameau, d’ânes ou en vélo… Le site est immense et bien conservé. Depuis les allées de colonnes jusqu'aux piliers du forum, tout est ici majestueux. L’imagination se plaît à reconstruire les histoires du lieu.
   
Sinon, nous avons été impressionnés par le théâtre antique de Bosra, en Syrie toujours. Dans un état impeccable, il offre une accoustique et un décor hallucinant. Les enfants y ont dansé sur la scène.
 
En Jordanie, nous avons visité le site de Petra. En arabe ça s’appelle Petra, mais on pourrait le baptiser "Tadescros", parce que ceux-là on les voit ! Les prix sont complètement surfaits et quand les commerçants vous regardent droits dans les yeux, on y lit : « t’as qu’à payer, gros c… ! » Tout est de 7 à 12 fois plus cher que dans le reste du pays ! Alors les gros c… que nous sommes n’ont pas aimé Petra, ni le manque de respect de ses habitants  et commerçants. Nous avions pris un billet pour 2 jours. A la fin de notre première journée, nous avons décidé de ne pas y retourner le lendemain. Certes le site est beau. Mais après Palmyre, on se sentait un peu malmené dans ce site hyper touristique.
 
Nous avons revendu donc notre billet à une famille française venue pour une journée dans le site. Eux comme nous avons ainsi économisé le prix d’un billet, soit l’équivalent de presqu’une centaine de sandwichs falafel dans le pays !!...
Les villes
Alep. Seule ville de Syrie où nous nous sommes arrêtés. Nous avons  visité la citadelle, parcouru les souks, goûté les spécialités. Nous avons stationné juste devant la citadelle, à côté du palais de justice, ce qui nous a valu 2 petites heures d'attente pour repartir car le parking était plein à craquer des voitures des avocats.
 
Irbid. Première ville où nous nous sommes arrêtés en Jordanie et où nous sommes restés 5 jours. Irbid, c’est internet city : cette ville figure au Guinnes Book pour le nombre de café internet au m2 dans sa rue de l’université. Ces derniers sont ouverts 24/24h.  Irbid, c’était aussi une « émeute » devant Casita le jour de notre départ. Une cinquantaine d’enfants a pris d’assaut Casita et nous a assaillis à notre retour du souk. Le coiffeur du quartier nous a hébergés dans son salon, avant d’appeler la police. Il faut dire qu’ils ont eu plus peur que nous, parce que nous, nous avons plutôt rigolé en voyant tout cela. Donc au moment de quitter la ville, nous avons bénéficié d'une escorte policière ; ça les rassurait !
 
Aqaba. C’est tout au sud de la Jordanie, au bord de la mer rouge, sur la côte est. A 5 km, il y a Eilat en Israël, qui occupe la côte ouest de la pointe de la mer rouge. En face d’Aqaba, de l’autre côté de la mer, c’est l’Egypte. Et puis 10 km au sud d’Aqaba, c’est l’Arabie saoudite. Tout est là, à portée de pas. On y vit serein. Nous avons bivouaqué sur la plage pendant 5 jours avec seulement le vol matinal d'un hélicoptère en patrouille pour nous rappeler que la vie pouvait être violente et injuste pas très loin de là...
Nous avons zappé
Damas, la capitale de la Syrie. En arrivant d’Alep par « l’autoroute », nous avons vu la ville de Damas, ou plutôt le nuage qui la couvre… Nous nous sommes arrêtés à la dernière bifurcation permettant d’entrer dans la ville et nous nous sommes consultés : qui a envie d’aller à Damas ? Personne. C’est décidé, nous continuons directement vers Palmyre. Nous avons ainsi gagner 2 jours à Palmyre et nous ne le regrettons pas.
 
Wadi Rum, la réserve dans le désert de Jordanie. Nous avons payé nos droits d’entrée et avons roulé les 5 km de route. Nous sommes arrivés dans une sorte d’enclos pour riches touristes pressés. On y trouve une terrasse de resto, emplie de touristes qui attendent les 4x4 ou les chameaux et les guides qui vont les accompagner 3 km plus loin,  pour une nuit dans le désert, sur une couche bédouine… Veni. Vidi. Vite partis. Nous avons trouvé 15 km plus loin un petit village authentique dans lequel nous avons été accueillis par une famille avec 23 enfants… du vrai chaï (thé) et du vrai bonheur ! Les  enfants ont sauté les dunes ensemble le lendemain. Magique !
Les rencontres
A la douane syrienne, à part Mirko et Katja les cyclistes nomades, nous avons revu David, que nous avions  rapidement croisé à Antalya en Turquie, quelques semaines plus tôt. Il a fait un bout de route avec nous jusqu’à Alep.
 
Puis, nous n'avons plus fait de rencontres en Syrie. Si, peut-être l’homme de l’office du tourisme de Palmyre qui nous a servi notre premier thé froid (entendez par là un vieux thé de la veille, amer, non sucré et … froid !). Si nous le mentionnons, c’est qu’il nous a dégotté un « pressing » extra. Les chaussettes noires des enfants sont redevenues blanches, les taches de tous nos vêtements ont disparu et tout ça pour environ 30ct d’euro par  vêtement.
 
En Jordanie en revanche, les  rencontres n’ont pas cessé. Ce pays et ses habitants sont tout simplement incroyables. Nous avons été accueillis à bras ouverts et couverts de cadeaux. L’hospitalité jordanienne n’a d’égal que la beauté des sourires qui accompagnent leur « welcome in Jordan ».
 
Parmi les rencontres, il y a celles de tous les jours, avec des questions banales : « d’où venez-vous, où allez-vous, etc. ? » Et puis, il y a les rencontres-échanges, celles où l’on discute de nos pays réciproques, de la vie ici ou là-bas, de nos envies et de nos convictions, de la religion. Cela a été le cas avec Atiff, parfait francophone qui nous a parlé de la vie en Jordanie en nous faisant visiter Irbid avec son frère Mohamed.
Il y a aussi eu  Osama et son cousin qui nous ont plutôt parlé du côté ombre de la Jordanie, lors d’une soirée sur la plage, au bord du feu à Aqaba.
Mohamed (un autre) est venu quant à lui 5 à 6 fois par jour nous apporter des cadeaux pendant notre séjour à Irbid. Le jour de notre départ, nous l’avons croisé tandis qu’il était en taxi. A un feu rouge 3 kilomètres plus loin, il était là, à notre fenêtre, les yeux tout mouillés, pour nous embrasser pendant que son taxi l’attendait... Une fois les émotions digérées, nous avons bien ri en l’imaginant dire à son chauffeur : « Taxi, suivez ce camping car ! »…
 
Nous ne pouvons pas vous présenter tout le monde ici tellement ils  sont nombreux alors en vrac, nous nous souvenons :
- du pompiste de la station service qui nous a offert un repas complet
- de cette famille de 23 enfants qui nous a offert le thé, un petit tour en chameau et tant de sourires
- de ces ouvriers de l’usine de potassium au bord de la mer morte
- des coiffeurs d’Irbid avec qui Thierry a bu le café le premier soir  et qui ont ensuite assuré notre sécurité tout au long de notre séjour devant chez eux
- de tous ceux qu'on ne mentionne pas mais qui ont pris une place dans notre coeur...
A tous, nous vous disons un immense MERCI pour votre générosité, votre hospitalité et les  sourires radieux qui illuminent vos  visages quand nous vous croisons.
Découvrez quelques-unes de ces personnes dans notre rubrique rencontres.
 
Les cadeaux
Nous quittons la Jordanie, les bras chargés et le cœur  comblé. Voici une petite liste non exhaustive de ce qui nous a été offert en Jordanie, en plus de l’hospitalité :
Thé (chaï), café (kawa), bonnet, brassards, bracelet, collier, noix de coco, pommes, bananes, riz, poisson, pâtisseries maison, pâtisseries classiques, souris blanche, gelly, fleurs, lampe à pétrole, chaton, chocolat de Genève, bonbons, amandes et noisettes, nattes, vers à thé, livres et dictionnaires français-anglais-arabe, poster de Jérusalem, etc.
Et avec chacun de ces cadeaux : « welcome to Jordan »…
 
Petit bémol
En Syrie et en Jordanie, nous avons eu affaire à quelques garnements. Soyons clairs, ils sont peu nombreux, mais ils nous laissent une sale impression et nous ont rendu un peu agressifs ou méfiants. Les garnements, ce sont ces enfants qui nous jettent des cailloux ou qui crachent sur Casita. Ils sont impertinents, nous narguent quand on les interpelle et provoquent la gêne de leurs semblables qui se confondent en excuses à leur place.
Chemin parcouru
 
La vie à bord
 
Les fêtes
 
L’anniversaire de Loane a eu lieu au bord de la mer morte, dans laquelle nous nous sommes baignés pour l’occasion. Congelés après  avoir tenté la piscine, nous avons cherché en vain une douche dans l’hôtel. C’est finalement dans les toilettes que nous nous sommes rincés et lavés au robinet d’eau chaude !
 
A Noël, nous avons bivouaqué dans le désert, à l’abri du vent et des regards. Nous avons trouvé un petit buisson, que les enfants ont décoré pour l’occasion puis éclairé avec la lampe à pétrole que Mohamed nous avait offert. Loane a alors baptisé ce buisson « notre buisson ardent » puis nous avons regardé un épisode de la petite maison dans la praire. Eh bien vous le croirez ou non, mais quand l’épisode était fini, il y avait des cadeaux sous le buisson ! C’est ce qui a fait dire à Loane : « mes copines elle croient pas au Père Noël… Mais là c’est pas possible que ce soit pas le Père  Noël ! »
Nouvel-An : nous avons profité d’une connexion internet pour faire un tour dans les chaumière de nos proches par Skype. Ensuite, nous avons bivouaqué sur la plage à Aqaba, où nous avons mis de la musique et dansé, seuls au monde !
 
Moral des troupes
Tout se passe très bien. Seul Sam s'est tapé une journée sur les toilettes... le pauvre, il en a bavé ! Sinon, nous avons adopté un rythme beaucoup plus détendu et actuellement nous sommes en vacances… Nous profitons de la mer rouge et continuerons à le faire les prochaines semaines puisque nous venons de quitter la Jordanie pour nous rendre en Egypte… sans passer par Israël.
     
Ca y est, le soleil est couché, nous sommes sur le pont du bateau et nous voyons Nuweïba… en Egypte. Il ne nous reste qu’à vous souhaiter à tous une merveilleuse année 2009 et à vous dire à tout bientôt.
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